5 choses que j’aurais aimé savoir avant de devenir vegan

devenir vegan

Quelle que soit la cause que vous défendez (cause animale ou envie subite de sauver la planète à votre échelle), vous avez toutes les raisons de vouloir devenir vegan ou végétarien (voire même flexitarien), mais vous êtes un peu perdu devant tant d’informations (parfois contraires) et ne savez comment vous y prendre ?

Cet article n’a pas la prétention d’être un guide spirituel, mais simplement de vous donner du concret pour mieux gérer votre aventure, pour l’anticiper un maximum !

Voici donc quelques conseils issus de mon expérience personnelle (et de celle de mes connaissances) avec le végétarisme.

On dit qu’une révolution s’accompagne toujours de 3 phases distinctes :

  1. les gens vont juger que c’est ridicule
  2. les gens vont penser que c’est dangereux
  3. les gens vont penser que c’est évident

Notre transition d’un mode alimentaire carné vers un mode végétarien apparait de plus en plus comme une évidence à l’aube d’une extinction de masse (qui est déjà commencé, tic tac) pour une partie de la population (je veux dire, on n’a plus vraiment le temps, la Terre est bien en danger la dehors et l’élevage massif n’y est pas pour rien).

Vous auriez annoncer à vos proches votre transition végétarienne il y a de cela 5 ans encore, bon nombre d’entre eux vous aurez soit dit que c’était tout bonnement ridicule (« il n’y a rien de mal à manger de la viande, au contraire c’est bon pour la santé et on a toujours fait comme ça« ) ou dangereux (« sans protéines tu vas mourir dans d’atroces souffrances« ).

Aujourd’hui, la tendance s’est heureusement installée, mais les vegans ne sont pas toujours vus d’un bon œil (« ils nous font ch**r ces vegans, venez on va leur balancer des saucisses« ) en plus d’être (très) souvent moqués (« OK les révolutionnaires en carton, vous allez vachement changer le monde en mangeant des graines pour piaf« ).

Autant vous y habituer dès maintenant, car vous savez quoi ? Ca ne changera certainement pas de notre vivant.

Habituez-vous à ces moqueries et comprenez qu’elles ne sont pas nécessairement un manque de respect. Cela fait maintenant 5 ans que je suis vegan et mon père continue de me proposer de la charcuterie ou du poisson. Chaque refus me vaut toujours un sempiternel « ah bon t’as pas le droit à ça non plus ?! » (ben non, on sait tous que notre guru à nous les vegans se promène avec un concombre dans les fesses et nous interdit formellement tout ce qui « est bon » sous peine de mort).

Ce n’est pas toujours évident de faire comprendre qu’il n’y a pas vraiment d’interdiction, juste une question d’être raccord avec ses principes, à force on se lasse un peu et on n’explique plus. D’autant qu’on ne veut souvent pas passer pour un moralisateur. Quand mon père vient chez moi et goûte ma cuisine végétarienne, il a toujours cette phrase : « c’est pas mauvais, ce serait top avec un steak !« .

Bref, tout ça pour vous dire que même venant de vos proches, même s’ils vous comprennent et/ou vous soutiennent, il y aura toujours une petite phrase, une petite blagoune trahissant parfois un espoir que vous vous remettiez « dans le droit chemin », ou simplement pour vous taquiner.

Habituez-vous aux blagues.

Riez-en ou profitez de l’occasion pour expliquer à quel point ces choix alimentaires que vous avez faits vous importent, c’est à vous de voir votre stratégie.

Le fait est que ce tout nouveau chapitre de vie que vous êtes sur le point d’entamer va vous prendre de l’énergie et toute votre dévotion, et il y aura forcément des gens qui auront un problème avec ça (parce qu’admettons-le, nous humains sommes des sacrés enquiquineurs et avons un avis sur tout).

Apprêtez-vous à faire l’objet de moqueries, mais aussi à recevoir énormément de question sur vos choix et vos motivations.

Il y également toujours un Jean Michel Moralisateur pour vous expliquer que « la viande fait partie de notre évolution et que nous sommes des carnivores, que c’est ainsi qu’est la nature et que tourner le dos aux protéines végétales c’est s’exposer à de grands risques sanitaires« …

devenir veganSi vous êtes tout seul dans cette aventure, ce sera deux fois plus dur, alors trouvez-vous des amis à qui vous confier et avec qui vous entraider/échanger des astuces.

Si de tels amis n’existent pas autour de vous, rejoignez des groupes de discussions en ligne. Une simple recherche « végétarien » sur Facebook vous renverra à de nombreux résultats de groupe de partage.

Le fait est qu’il y a bien plus de vegans qu’on ne le pense là dehors !

Les premiers temps seront peut être durs (ou pas), mais au fur et à mesure, vous allez aussi peut être observer quelque chose que je vous souhaite : le changement.

Le changement sur vous (vous constaterez peut-être une hausse d’énergie contrairement à ce que l’on peut croire et même une perte de poids), mais aussi extérieur, dans votre cercle social.

J’ai personnellement commencé mon aventure parce que j’ai pris le temps il y a 5 ans de ne pas traiter un ami proche de fou en l’observant bouder les bovines. Il m’a expliqué avec conviction ses raisons, m’a fait ressentir toute sa conviction et m’a emmené dans des endroits où l’on servait de la délicieuse cuisine vegan, j’ai littéralement découvert de nouvelles saveurs !

S’en est suivi un pari contre moi-même de ne plus acheter de viande pendant 5 semaines, CDD que j’ai converti en CDI depuis. Cet ami m’a inspiré, et cette inspiration, je crois l’avoir modestement répandu autour de moi.

C’est un sentiment super que je vous souhaite de vivre.

2. Cela va vous demander du temps et de l’organisation

cuisiner vegan

Ce n’est pas toujours facile et il peut être bien facile de « craquer » au début, comme un ex-fumeur qui succomberait à l’appel de la clope en soirée.

Vous allez devoir être organisé, sans quoi vous pourrez tomber dans les pièges : le petit morceau de saucisson à l’apéro, la part de moelleux au chocolat (fait avec de œufs, dans le cas du véganisme), la salade de riz au thon en pique-nique, etc.

Pour être le plus préparé possible, je pense que les deux clés sont de :

  • (re)prendre gout à la cuisine (et se dégager du temps pour la faire)
  • apprendre à faire du « batch cooking« 

Cette tendance moderne désigne le fait de préparer de grandes quantités de nourritures pour sa semaine (généralement le dimanche), afin que vous n’ayez plus qu’à placer vos aliments dans de grands tupperwares. Impossible alors d’être pris au dépourvu les midis de travail ou les soirs en rentrant vidé de toute énergie vitale pour cuisiner (et se précipiter sur just eat).

Les bases du batch cooking sont très simples, vous pouvez par exemple :

  • cuire de grandes quantités de riz à l’autocuiseur (et/ou de lentilles, haricots, pois en tout genre, etc)
  • cuire une grande quantité de légumes coupés en morceaux et assaisonnés au four de patates dans le four (vous allez gagner un temps fou)

Ne prévoyez cependant pas trop large afin de ne pas vous retrouver avec trop de nourriture sur les bras et ne pas gâcher !

Votre meilleur ressource pour vous « former » (rien de difficile rassurez-vous), c’est YouTube ! Il existe en effet énormément de chaînes où des vegan expérimentés vous montrent la marche à suivre : ici par exemple une préparation massive de repas vegan en une heure !

Côté matériel je vous recommande d’investir au minimum dans un autocuiseur, que vous pourrez accompagner d’un bon mixeur (le vegan à l’art de faire des smoothies) voir d’un extracteur de jus (le vegan apprécie le pouvoir des plantes à l’état liquide).

Il est aussi bon à savoir qu’il existe une version vegan pour absolument chaque recette « traditionnelle ». Nous avons de la chance de vivre à une époque où le savoir est accessible en 2 clics. Les questions que vous vous poserez demain, beaucoup d’autres se les ont posés avant vous !

Pizza vegan, lasagnes vegan, cookies vegan, gâteaux en tout genre vegan, crêpes vegan, fromage vegan, boulettes de viande vegan, saucisses vegan et j’en passe des centaines de recettes, il est possible de faire absolument tout, et oui : cela a du gout !

Ne vous en faites pas, vous avez le temps d’expérimenter et de vous faire vos propres recettes, mais sachez que rien n’est impossible.

Les œufs dans les pâtisseries sont par exemple facilement remplaçables par des bananes, de la compote de pommes, de l’okara (purée d’amandes qui reste quand on fait du lait d’amandes), du tofu soyeux ou même du jus de pois chiche (très précieux en cuisine vegan).

Bref, tout un nouveau monde de possibilités s’offre à vous !

Aussi étrange que cela puisse paraitre, non, le tofu n’est pas immonde ! Je sais, vous y avez déjà gouté 5-6 fois et c’était une abomination sans nom. On a tous commencé avec une mauvaise expérience du tofu. Il s’avère qu’une fois préparé correctement, c’est incroyable ! Suivez ce tuto et le tofu deviendra le meilleur habitant de votre frigo !

3. Ce n’est pas grave si vous n’êtes pas parfait !

On entend parfois des personnes dire qu’ils aimeraient supprimer la viande de leur alimentation, mais ne le peuvent, prétextant par exemple ce repas de famille hebdomadaire chez la grand-mère qui fait depuis toujours sa recette de spaghettis aux boulettes.

C’est certain, « mamie ne saurait encaisser un rejet des boulettes parce que la viande n’est plus dans vos projets » !

Vous savez quoi, ce n’est pas une excuse et ce n’est pas grave parce que vous n’avez pas à être parfait et que vous allez vous améliorer au fil du temps.

Allez-y progressivement, commencer à ne s’autoriser un repas qu’une fois par semaine chez mamie, c’est toujours mieux que rien ! Il n’y a pas de brigade anti vegan qui rôde là dehors pour vous flanquer des contraventions à chaque « manquement ».

Il existe par ailleurs un courant qui se nomme flexitarien, et qui consiste à être un végétarien flexible.

Je vous l’accorde, c’est un peu vaste comme terme et beaucoup y jette tout et n’importe quoi, mais c’est une bonne façon de commencer.

Je suis d’ailleurs parti de là en me fixant quelques règles :

  • ne jamais plus acheter de viande ou de poisson
  • faire ce que bon me semble quand je suis au restaurant (généralement une fois par semaine)

Je crois que ça m’a beaucoup aidé et rassuré parce qu’au début, je me disais, « c’est OK, à tout moment je peux manger de la viande si le besoin s’en fait trop ressentir« .

Puis au fil du temps, j’optais de plus en plus pour le plat végétarien au restaurant.

La seule chose embêtante avec ce mode alimentaire, c’est encore une fois les autres (l’enfer c’est toujours les autres) qui assimilent flexitariens à végétariens et ne manqueront pas de vous faire la remarque quand vous opterez une fois de temps en temps pour la viande en sauce, genre :

  • « ah ben il est beau le vegan MDR !« 
  • « je suis pas vegan mais flexitarien »
  • « quelle différence ? »
  • « je ne mange de la viande/poisson qu’à de très rares occasions »
  • « okay donc t’es autant végétarien que moi » (dit le type qui a 5 côtes de bœuf dans son congèl’ et considère que le cochonou n’est pas un animal)

Mais encore une fois, on s’y fait, et on ne le fait pas pour les autres, mais pour soi.

4. Être végé n’est pas forcément plus cher (mais ça le sera)

A priori quand on fait le calcul, aucune raison que manger végétarien (ou végétalien) revienne plus cher que de manger de la viande, c’est normalement le poste de dépense le plus important d’un panier de course.

Mais je ne sais pas, en pratique, je dépense pourtant maintenant plus qu’avant dans mes courses alimentaires.

Pourquoi ? Je me suis longuement posé la question !

Je pense que ce nouveau régime alimentaire m’a mené sur une voie que certains qualifieraient de « nazisme ».

Enlever toute viande/poisson de mon panier m’a donné envie de :

  • faire mes courses au marché ou au plus près du producteur
  • payer plus cher pour des produits bio, locaux et de saison
  • me rendre aux magasins et épiceries en vrac chercher céréales/oléagineux/légumineuses pour mettre fin aux emballages plastiques
  • ouvrir mes gouts et apprendre à découvrir beaucoup, beaucoup plus d’aliments
  • devenir hypersélectif et sceptique quant à ce que j’achète

En gros, je ne regarde plus vraiment le prix, et je pense que tout cela peut être résumé en un seul et unique adage : « ce que vous payez maintenant, c’est ce que vous n’aurez pas à payer plus tard ».

L’argent que nous dépensons pour la nourriture la plus saine possible est un investissement dans notre santé future qui sera rentable à long terme.

5. Rappelez-vous de ce qui vous a poussé à le faire

devenir vegan

Il y aura peut-être des moments de doute, alors rappelez-vous toujours de ce qui vous a poussé à l’origine.

L’agriculture industrielle est l’un des principaux responsables du changement climatique. Selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, les émissions de dioxyde de carbone provenant de l’élevage d’animaux d’élevage représentent environ 15 % des émissions anthropiques mondiales (la production de viande bovine et de lait étant les principaux responsables).

L’élevage d’animaux pour l’alimentation produit plus d’émissions de gaz à effet de serre que toutes les voitures, les avions et les autres moyens de transport réunis.

En abandonnant définitivement les produits d’origine animale, vous aidez considérablement l’environnement, à votre échelle, et peut être inspirer le changement.

Peu importe que vous ayez choisi la voie du véganisme, du végétarisme ou du flexitarisme, tâchez de vous considérer comme un ambassadeur du mouvement. Donnez une bonne image des végétariens autour de vous, ils ne sont que trop représentés comme des personnes mo-molles rachitiques !

N’oubliez pas, vous n’avez pas besoin d’être parfait tout de suite, progressez à votre rythme en faisant fit des potentielles remarques autour de vous. Formez-vous et éduquez-vous.

A contrario, « n’éduquez » pas les autres (sauf s’ils présentent un réel intérêt), ne soyez pas dogmatique ou moralisateur dans votre approche.


Bonus : les applications et ressources bien utiles

  • Kwalito : une app’ bien pratique pour décrypter les étiquettes et savoir si un produit convient à un régime particulier
  • Vege tables : pour trouver un resto végé proche de soi
  • Happy Cow : même chose (en payant) et internationale !
  • happyNgood : une mine d’informations concentrées dans une seule et même app’
  • Vegg’up : une bonne grosse dose de recettes végétariennes délicieuses !
  • AvangardeVegan : clairement ma chaîne Vegan Coup de cœur avec des idées incroyables de recettes