La science nous le dit : notre santé globale passe par celle de nos dents. L’hygiène bucco-dentaire dépasse le simple intérêt esthétique. Cependant, nombreux sont ceux qui, parmi nous, redoutent une consultation chez le dentiste.
À vrai dire, cette peur devient si commune qu’elle est parfois banalisée. Mais est-elle vraiment normale ? À quel moment l’anxiété envers le dentiste se transforme-t-elle en phobie ? Enfin, que faire pour surmonter notre phobie du dentiste ? On vous dit tout dans cet article.
Comprendre la phobie du dentiste
En général, une phobie concerne la peur, souvent infondée, devant une situation particulière. La phobie du dentiste, connue sous le nom médical de stomatophobie, ne s’éloigne pas de cette définition. Elle désigne ainsi l’angoisse extrême éprouvée en présence d’un chirurgien-dentiste.
Alors qu’une simple anxiété lors des soins dentaires nous touche tous, la phobie du dentiste est réellement handicapante. Ce syndrome peut différer d’une personne à une autre.
Si vous pensez être atteint(e) de stomatophobie, vous pouvez en guise de commencement passer le test de Pertuiset sur le site phobiedentiste.eu. Bien qu’il ne puisse pas remplacer une consultation chez un professionnel, ce test de stomatophobie peut d’ores et déjà vous orienter.
En plus des problèmes dentaires que cette phobie engendre, elle s’associe souvent à des troubles comme la peur des foules ou des aiguilles. Comprendre l’origine de cette phobie importe énormément, autant pour le dentiste que pour son patient.
C’est pourquoi l’Organisation mondiale de la Santé considère la phobie du dentiste comme un enjeu réel de la santé publique. L’OMS encourage ainsi dentistes et stomatologues à prendre cette maladie avec un grand sérieux.
D’où vient la phobie du dentiste ?
Comme toute autre phobie, la peur du dentiste peut être innée. Néanmoins, elle dérive le plus souvent d’une mauvaise expérience avec un spécialiste des dents.
Si vous éprouvez une phobie à l’idée de voir un dentiste, il se peut que vous ayez gardé un souvenir désagréable d’une ancienne consultation. Enfant, l’idée de visiter un dentiste suscitait en vous une anxiété et ce sentiment s’est sans doute amplifié avec l’âge.
Vous aviez peut-être subi un traitement ou une extraction pénible. Cette expérience peut avoir impacté votre impression du dentiste. Plus tard, la personne stomatophobe préfère supporter la douleur d’une carie pour ne pas affronter celle des soins.
Parfois, le simple fait qu’un de vos proches vous partage sa vision sombre du dentiste suffit pour vous traumatiser à vie. Même si son histoire n’était pas si effrayante que ça, votre imagination forge une image exagérée dans votre esprit. Après, vous vous retrouvez à craindre de passer par une expérience similaire, sinon pire.
Une personne qui ressent cette angoisse voit la salle de soins dentaires comme une source de douleur. De ce fait, sa phobie ne fait que grandir devant la multitude d’appareils tranchants et la forte odeur d’anesthésiant.
À cette peur s’ajoute la vulnérabilité éprouvée en s’exposant, bouche ouverte, au dentiste. Malheureusement, le dentiste peut ne pas détecter le problème de phobie de son patient, surtout si celui-ci tente de le dissimuler. Résultat : une aggravation de son traumatisme émotionnel, sa désertion permanente de tout cabinet dentaire et des conséquences parfois désastreuses.
En quoi une phobie du dentiste peut-elle être dangereuse ?
Selon les dernières estimations de l’OMS, la phobie du dentiste atteint 5 à 10 % de la population mondiale. Les stomatophobes se comptent ainsi par millions, poussant les autorités de santé publique à s’inquiéter. Face à la réticence croissante à l’égard des soins dentaires même sans phobie, cette préoccupation demeure justifiée.
En dépit d’un brossage des dents régulier, l’aide d’un dentiste se révèle souvent nécessaire. En effet, certaines personnes sont plus exposées aux problèmes de gencives. Cette prédisposition, quand elle se corrèle à la stomatophobie, entraine des dommages dévastateurs.
Avec le temps et sans l’intervention d’un dentiste, une dent cariée peut nécroser et pourrir. Progressivement, l’impact d’une seule dent s’étend à toute la bouche. En l’espace de quelques années, le stomatophobe se retrouve malheureusement avec des soins coûteux, longs et surtout plus angoissants.
Que faire pour passer outre votre phobie du dentiste ?
Les conséquences, autant sanitaires que financières, de cette phobie peuvent être prévenues. Aujourd’hui, de nombreux dentistes ont conscience de cette phobie et travaillent auprès de médecins et psychologues compétents pour la gérer.
La phobie du dentiste, bien qu’éprouvante, reste parfaitement traitable. En effet, plusieurs thérapies élaborées peuvent vous aider à contrôler, voire venir à bout de votre phobie. Ces méthodes s’articulent toutes autour d’un point commun : celui d’améliorer votre image du dentiste.
Parfois, le recours aux anxiolytiques, voire à l’anesthésie générale, se révèle nécessaire quand l’approche psychologique échoue.
De votre côté, vous pouvez travailler sur votre phobie du dentiste. Par exemple, n’hésitez pas à changer de dentiste si vous en ressentez le besoin. En France, vous trouverez facilement des spécialistes capables de gérer votre phobie.
Un dentiste informé va vouloir programmer des séances de relaxation, afin de vous préparer aux traitements dentaires. Il vous invitera sûrement à écouter votre musique préférée durant la consultation ou à venir avec un proche si vous le désirez.
Une fois votre anxiété diminuée et votre relation dentiste-patient établie, vos soins seront abordés de façon progressive. Cela dit, nous vous recommandons vivement de rapporter le moindre inconfort à votre praticien.